Les producteurs agricoles demandent au gouvernement fédéral de faciliter l’accès aux travailleurs étrangers temporaires en réduisant la lourdeur administrative et en permettant partager entre eux la main-d’œuvre.
« C’est normal qu’en 2021, avec les moyens de communication qu’on a, que ça prenne six mois d’attente avant d’avoir un travailleur étranger? », déplore Mario Théberge, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
La règlementation en cours fait en sorte que les travailleurs étrangers temporaires qui sont embauchés au sein d’une entreprise agricole doivent travailler seulement pour celle-ci.
S’ils souhaitent changer d’emploi, leur employeur doit faire une demande au gouvernement du Canada. Et s’ils en font la demande, les délais peuvent être très longs.
Partager les travailleurs
Le président de l’UPA voudrait que le gouvernement permette aux producteurs agricoles de partager entre eux la main-d’œuvre étrangère. Puisque peu importe le domaine d’agriculture, le manque de de travailleurs est flagrant.
« La saison agricole, ça commence au printemps et ça finit à l’automne, avec les citrouilles. Il y a plusieurs petits producteurs qui aimeraient avoir la moitié d’un travailleur pour finir leur saison, mais on n’a pas le droit de les partager. Lorsque la saison de son employeur est finie, il doit rester là. Pendant ce temps, d’autres entreprises qui n’ont pas de main-d’œuvre en auraient besoin », explique Mario Théberge.
Interpeler les élus
Le président de Nutrinor, Dominic Perron, interpelle quant à lui les élus fédéraux afin que l’accès aux travailleurs étrangers soit plus simple et plus rapide. Il souligne que le gouvernement fédéral a annoncé le 6 août dernier le rehaussement de 10 % à 20 % d’embauches au sein d’une même entreprise.
Toutefois, les élections fédérales sont survenues, faisant en sorte qu’aucun plan, détail ou description du programme n’ont été dévoilés.
« Les élections sont arrivées et le projet a été tabletté. Au sein de Nutrinor, on a 50 postes à combler. On a des enjeux de main-d’œuvre nous aussi. Les élus doivent s’engager publiquement pour rehausser la fluidité du traitement des dossiers. Si on veut pouvoir atteindre 20 %, il faut que ce soit fluide et convivial », explique celui qui est aussi propriétaire d’une ferme à La Baie.