Depuis sa première édition en 2000, la Marche mondiale des femmes (MMF) prend place aux cinq ans, un peu partout au Québec et ailleurs dans le monde dans le but de dénoncer la pauvreté et la violence vécue en grande majorité par les femmes.
Chapeauté par le Centre du Volet des femmes c’est à Havre-SaintPierre que le rendez-vous est donné pour les résidents et résidentes de la Minganie le 17 octobre prochain. Pour l’occasion, la poète Rita Mestokosho de la communauté d’Ekuanitshit s’armera de son tambour et se prêtera à la lecture de quelques-uns de ses poèmes.
Cette année, les revendications de la Marche mondiale des femmes touchent cinq enjeux, soit la lutte contre la pauvreté, les changements climatiques, les femmes migrantes et immigrantes et les femmes autochtones.
Dans la foulée de la préparation de cette marche, des ateliers de fabrication de chandails ont été organisés dans les municipalités de Natashquan et d’Aguanish dans le but d’en faire des banderoles qui seront brandîtes lors de la marche.
Placé sous l’égide de la sensibilisation et de la bienveillance, le rassemblement vise à réunir l’ensemble de la population, précisent Julie Tremblay et Hélène Arseneau, toutes deux agentes de développement en condition féminine au Volet des Femmes. « Ce n’est pas un combat des femmes contre les hommes, mais bien d’une lutte pour l’égalité qui concerne tout le monde » soutiennent-t-elles de concert.
Convergence des luttes
Cette année, la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes a décidé de mettre de l’avant les revendications concernant les femmes et les filles autochtones.
Vivianne Michel, présidente de Femmes Autochtones du Québec, rappelle à cet effet que « les femmes et les filles des communautés autochtones sont, encore aujourd’hui, particulièrement sujettes à être victimes de violence et de discrimination ». Elle plaide donc pour une application plus globale de la justice afin que les femmes autochtones obtiennent réparation et le respect de leurs droits.
Pour Marie-Josée Wapistan, représentante de la nation innue de Nutashkuan à Femmes Autochtones du Québec, la Marche mondiale des femmes est l’occasion pour les femmes de tous les milieux de se réunir.
« Si on se met ensemble, toutes les femmes ensembles, on peut soulever des montagnes, avance-t-elle avec assurance. On est dans la période de gouvernance au féminin. Avant la mentalité et la coutume des innu.e.s, c’était la femme qui menait parce que c’est elle qui était associée à la terre-mère et la porteuse de la vie», poursuit-elle. «Avec le changement de la colonisation, ça a inversé les rôles et la loi sur les indiens. » affirme celle qui marchera pour de meilleures conditions le 17 octobre prochain.
La pandémie, un contexte propice à la violence?
Alors que plusieurs expert.es et intervenant.es du milieu reconnaissent que la pandémie a globalement fragilisé la situation socio-économique des femmes, les organisatrices de l’évènement s’entendent sur l’importance de se réunir malgré le contexte de pandémie : une situation qui aurait exacerbé le risque pour les femmes de se trouver en situation de vulnérabilité, selon Marie-Andrée Gauthier, coordonnatrice générale du Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec.
« Le constat des ravages de la pandémie et des mesures sanitaires est d’ailleurs sans équivoque pour toutes les femmes, mais particulièrement pour celles vivant à la croisée d’oppression » déploret-elle.
Les organisatrices de l’évènement assurent que la rencontre extérieure se tiendra dans le plus grand respect des règles sanitaires.
La marche se tiendra le dimanche 17 octobre prochain. Le départ aura lieu à 13 h, au stationnement du Portail Pélagie-Cormier, à Havre-Saint-Pierre. Une offre de covoiturage est possible sur demande, en téléphonant au Centre le Volet des Femmes au 418 533 2212. En cas de pluie, la marche sera annulée.